Correspondance

Alzaëlle venait de sortir du bureau de la Directrice et avait décidé d'envoyer une lettre à Sanjita.
Elle entra dans la volière, sortit un morceau de parchemin de son sac, une plume et commença à écrire:

Très chère Sanjita,

La Directrice vient de me remettre ta lettre.
Bien sûr, je comprends les raisons qui te poussent à quitter Poudlard et, heureusement, je suis certaine que tu reviendras bientôt dans ce Château, si miteux soit-il.
Il y a à présent quelques heures, j'ai reçu une lettre de mes parents dans laquelle ils m'ont donné quelques indications pour trouver cette pièce dont je t'avais parlé.
Elle a comblé toutes mes espérances. Avec ça, nous allons pouvoir venger l'affront que font les autres maisons à Serpentard.
Je regrette simplement que tu ne sois pas là. Tu viens à peine de partir et le vide que cela occasionne est déjà d'une extrême violence.

J'attends de tes nouvelles le plus vite possible.

Alzaëlle

La jeune Heardarken cacheta la lettre, l'attacha à la patte du hibou qu'elle utilisait habituellement puis annonça à ce dernier le lieu où il devait se rendre: La Terre des Amazones.

Jessica se rendit à la volière pour envoyer une lettre à sa grand-mère. Elle y vit Alzaëlle. Bien qu'elle ne lui ai jamais adressée la parole, elle en avait suffisament entendue parler pour savoir qu'il valait mieux l'éviter. Elle alla simplement hercher un hibou pour envoyer sa lettre. Elle espèrait que sa grand-mère ne prendrait pasq mal le fait qu'elle se soit réconciliée avec Cornélia.
Malheureusement pour elle, Alzaëlle était devant la fenêtre, et si elle voulait envoyez son hibou, elle se ferait obligatoirement remarquer.

* Non, mais je rêve! Je n'ai jamais vue cette fille, je ne vais pas avoir peur d'elle ! *

Elle se dirigea donc vers la fenêtre.

Alzaëlle allait se diriger vers la sortie lorsque Jessica entra.

La jeune Heardarken toisa la nouvelle venue. Elle était suffisamment de mauvaise humeur pour se montrer désagréable, très désagréable.

Le fait que Sanjita soit partie l'avait rendue encore plus agressive, un peu nostalgique de l'amitié - car ça en était bien une - qu'elle avait noué avec la jeune Amazone.

Lorsqu'elles étaient deux, elles s'amusaient à se moquer des autres, à les faire souffrir. Maintenant qu'elle n'avait plus d'amie féminine, Alzaëlle était bien décidé à être pire encore, pour préparer les autres au retour de Sanjita.

Et le fait que Jessica soit à Poufsouffle n'arrangeait rien, bien au contraire.

Alzaëlle lui adressa un regard sarcastique et, d'un ton moqueur, elle déclara, sans directement s'adresser à la jeune fille; plutôt comme si elle prenait les chouettes et hiboux à témoin:

"Tss... Une Poufsouffle qui sait écrire..."

Jessica fut piquée au vif par la remarque de la serpentarde.

" Parce que les serpentards savent lire maintenant ? "

Jessica fut presque amusée de sa réponse. Il était rare qu'elle réplique quand on l'agressait. Mais cette fille ne lui plaisait pas du tout.

* Elle ne sait plus quoi inventer, la pauvre. *

Un sourire amusé se dessina sur le visage d'Alzaëlle tandis qu'elle répliquait, cette fois en regardant froidement Jessica.

"Une Poufsouffle qui arrive à comprendre ce que je dis? De mieux en mieux, vraiment."

La jeune Heardarken enroula l'une de ses boucles d'ébène autour de son index, observant comment la jeune fille qui lui faisait face réagirait.

Elle s'amusait terriblement.

" Savais-tu que la méchanceté est un moyen de cacher son infériorité ? Vu ton cas, tu dois vraiment être très complexée. De plus, tu voles de plus en plus bas. Tes sarcasmes ne sont pas à la hauteur de ta réputation, j'en ai bien peur. "

Elle attendit un peu, histoire de bien se rendre qu'elle-même avait osée dire ça, puis repris :

" Tu veux que je te dises ? Tu me fais pitié. A ta place, je n'oserais pas sortir de chez moi. Tu crois être quelqu'un, alors qu'en fait tu n'es rien. Si tu mourrais, personne ne s'en rendrait compte. Tu n'as pas d'amis, personne qui ne tienne réellement à toi. "

Aux paroles de Jessica, le sourire d'Alzaëlle s'effaça.

Comment pouvait-elle oser dire cela?! Comment pouvait-elle être à ce point odieuse?!

La jeune Heardarken sentit la rage emplir ses poumons, la haine faire palpiter son coeur.

Ainsi donc, elle n'était rien?! N'avait pas d'amis?! Ne manquerait à personne si elle mourrait?!

De qui se moquait-on?!

Des amis, elle en avait. Même si la plupart du temps, c'était par crainte ou par profit.

Si elle mourrait, elle manquerait au moins à ses parents, même si ça n'était pas véritablement à cause de l'amour qui devait unir une famille normale.

Quant à être quelqu'un...

Elle était une Heardarken. Ce simple fait suffisait à lui donner de l'importance. Elle était intelligente, ambitieuse et réussissait toujours ce qu'elle entreprenait. Ces simples caractéristiques faisaient d'elle quelqu'un que l'on ne pouvait pas négliger, que l'on devait vouloir avoir parmi ses alliés ou tout au moins, ne pas avoir comme ennemie.

Et cette idiote s'amusait ainsi à la provoquer?!

Alzaëlle la saisit par le col et approcha son visage diaphane à quelques centimètres du sien, ses yeux d'encre brillants d'une colère et d'une rage incommensurables. Elle dépassait d'une bonne demi-tête la jeune Poufsouffle et la toisa donc de haut, avant de déclarer d'un ton froid mais dans lequel les notes de la colère se distillaient comme autant de morceaux de verre tranchants:

"C'est toi qui me fais pitié. Non, en fait, tu me dégoûtes. Avant d'avancer de telles choses, vérifie qu'elles sont vraies, sinon, il pourrait t'en coûter."

Tank déboulla alors dans la volière, il venait rechercher son hibou, Wali.

Tout à coup, en voulant passer sa main à la fenêtre, il apperçu deux élèves, dont une Poufsouffle, et... Alzaëlle.

Jessica lui donnait une bonne leçon, mais, avec Alzaëlle, mieux vallait se méfier, il dit alors à celle-ci :

"Alzaëlle pousse toi de là tu fait de l'ombre, j'aimerais bien réccupérer mon hibou."

Puis, se retournant vers Jessica, il lui fit un petit clin d'oeil.

Ce fut à ce moment qu'Aurélien entra nonchalamment - normalement pour lui quoi - dans la volière.

Il devait envoyer une lettre à son père, chose qu'il n'avait pas faite depuis son arrivée à Poudlard, bien trop occupé qu'il était à découvrir les lieux et les personnes qui le peuplaient (à son grand désarroi).

Il s'attendait à être seul mais en fait... Ca n'était pas du tout le cas. Deux Poufsouffle et une Serpentard semblaient sur le point de se battre.

Aurélien aurait pu s'amuser de la situation si les forces avaient été équitables mais à ses yeux, ça n'était pas le cas, la fille de Serpentard - même si elle n'avait pas forcément l'air très sympathique - était seule, face à deux Poufsouffle (à l'air ô combien sanguinaires).

Le jeune Serdaigle, annonça alors, d'une voix tranquille:

"Qu'est-qui se passe ici?"

«Rien qui te concerne.»

Jacen était venu récupérer son chat qui avait la facheuse habitude de venir traumatiser les chouettes et hiboux de la volière. Il ne venais plus pour écriren de toute façon. A qui aurait-il écrit...

Puis il était arrivé au beau milieu de la scène.

Il avait immédiatemen répliqué à la remarque de l'insolent élève.

Il s'adressa à Alzaëlle :

«Franchement, elle n'en vaut pas la paine... Tu dépense tes forces pour rien. Ce n'est qu'une minable...»

Comme pour appuyer ses dires, il foudroya Jessica d'un regard sombre.

Aurélien observa le nouveau venu.

Un Serpentard.

L'équilibre était donc rétabli.

Haussant légèrement les épaules, le jeune garçon se détourna donc de la scène et alla tranquillement chercher un hibou à l'air plus résistant en prenant tout de même la peine de répondre à la remarque de Jacen, dans un sourire ironique:

"Je pense savoir mieux que toi ce qui me concerne ou non."

Avec des gestes tranquilles, le jeune garçon attacha sa lettre à la patte du hibou puis lui donna l'adresse à laquelle il devait se rendre.

Jessica, pour la première fois de sa vie, prenait du plaisir à répliquer.
La jeune fille sentit qu'elle avait touchée une corde sensible d'Alzaëlle.
Quand Jacen rentra, elle ne put s'empêcher de remarquer :

" Dis donc, tu lui as mis une laisse ou quoi ? J'ai comme l'impression qu'il te suit partout ou tu vas. "

Elle enleva les mains de la Serpentarde de son col et s'essuya, comme si celle-ci l'avait salie.

" Si tu crois que tu me fais peur... Tu as peut-être tournée la tête aux autres, mais moi, j'ai compris ton truc Alzaëlle et je peux t'assurer que de mon vivant, tu ne pourras jamais t'assurer un respect de toutes les personnes de cet établissement. "

Alzaëlle n'y tint plus.

Comment cette petite idiote pouvait-elle oser?!

Le coup partit tout seul. Il avait été tellement violent que la main d'Alzaëlle se colora de rouge, tandis que la joue de Jessica subissait le même sort.

La jeune Heardarken toisa cette petite idiote de Poufsouffle qui lui faisait face puis se mit soudainement à rire, d'un rire inquiétant, totalement dénué de joie:

"Pff... Vraiment... Et tu crois que ce que tu es en train de dire m'attriste? Tu crois que des propos venant d'une larve dans ton genre peuvent me toucher? Tu es vraiment stupide."

La jeune fille se dirigea vers la porte et sans se retourner, elle déclara:

"Et tu vas le payer cher."

( Escaliers et Couloirs: L'Escalier menant à la Volière)

Jessica porta la main à sa joue.
Elle ne sentit même pas la douleur.
Elle avait l'habitude qu'on la frappe.
Quand Alzaëlle partit dans l'escalier, Jessica dut se retenir pour ne pas lui courir après et la giffler à son tour.
Bien. Maintenant, elle avait attirée la haine de la serpentarde et elle devrait en subire les conséquences. Cela promettait d'être amusant.
Le hibou de Poudlard qui était resté sur son épaule lui mordilla l'oreille.
Jessica lui souffla l'adresse et l'oiseau s'envola dans la nui sombre.
Elle s'efforça de sourire et se retourna vers Tank.

" Merci. "

dit elle simplement. Elle ne rajouta rien. Jacen était toujours là, lui.

Ce dernier regarda Jessica.

Puis, n'y tenant plus, il éclata de rire.

Il se calma assez rapidement, et réussi à articuler quelques mots :

«Pauvre idiote, tu ne sais vraiment pas ce que tu viens de faire ! Comme si tu pouvais t'amuser à provoquer ainsi quelqu'un d'aussi gentil qu'Alzaëlle... Je n'aimerais pas être à ta place, vraiment ! »

Toujours en train d'essayer d'arrêter de rire, Jacen attrapa 1138 qui s'était roulé en boule dans un coin, et qui tremblait encore de l'agitation passée.

*Mon pauvre, t'a du avoir une de ces trouilles...*

Puis il eu une idée.

Il sortit sa baguette, articula «Sonorus» en la pointant sur son chat, et souris.

Il leva brutalement l'animal en direction des hibous, et le chat se mit à miauler comme pour protester de ce traitement injuste.

Un miaulement amplifié 10 fois.

Les hibous prirent peur, s'envolèrent dans la confusion la plus totale, et bientôt il ne resta plus que les élèves dans la volière.

«Oups.»

Jacen sortit de la pièce, son chat sous le bras.

Quand tous les hiboux s'envolèrent, Jessica se mit une main devant le visage pour se protéger.
Bientôt, il n'y eut plus aucun oiseau dans la volière. Jessica était dans une rage inexpliquable.

* Non, mais il se prend pour qui ? "

Furieuse, elle sortit de la volière pour se rendre dans la salle commune.

Tank pris alors son hibou, il ne restait plus que lui, il sortit alors avec Jessica puis se dirigea vers les couloirs, il dit alors à son hibou :

"Allez Wali, file dans la salle commune."

Wali obéit immédiatement et partit par la fenêtre, du haut de la tour, on pouvait voir Wali entrer par une petite ouverture de la salle commune.

Aurélien avait observé la dispute qui éclatait en étant de plus en plus abasourdi par la violence des propos tenus par Jessica et Alzaëlle.

*Purée, voilà pourquoi je veux devenir ermite... Les filles, ça fait trop peur... *

Le jeune garçon était profondément étonné. Lorsqu'il avait vu pour la première fois Jessica, il l'avait cru d'une gentillesse sans équivoque, une sorte de modèle de bonté.

Visiblement, il s'était trompé.

Pour ce qui était d'Alzaëlle, s'était différent. Cette fille dégageait tellement d'arrogance et d'assurance que ça en faisait froid dans le dos. C'était l'enfant des Heardarken s'il se souvenait bien. Oui, après tout, elle ressemblait assez à l'image qu'Aurélien se faisait de la famille la plus influente de la scène politique magique. Mais elle avait aussi un côté un peu humain que le jeune Serdaigle ne s'expliquait pas.

Lorsque tout le monde fut enfin parti et que les hiboux commencèrent à revenir dans la volière, Aurélien accrocha la lettre destinée à son père à la patte de l'un d'entre eux puis sortit se promener un peu dans les couloirs de Poudlard, pour réfléchir à une grande chose profondément existencielle: les femmes.

( La Salle Vide)