Dernier Vol

Jacen courais, encore et encore, depuis le chateau jusqu'au terrain. Il bouscula une forme sombre qui s'étais trouvée sur son chemin, et tomba en faisant plusieurs roulades. Il s'agissait d'Alzaëlle, qui devais revenir, où aller s'entrainer au quidditch, puisqu'elle avai son Platinuim. Il se relava aussitôt, laissant son sac éventré par le choc sur le sol, et se remis à courir vers le stade. Tout lui apparaissait de façon sombre et déformée.

*Non... ce n'est pas... possible ! Pourquoi vous m'avez laissé tomber ! POURQUOI !!!!*

Il arriva enfin au stade et cessa de courir. Le ciel, clair, lui donnais pourtant une impression de tonnerre, d'orage imminant.

Jacen souris, se saisit de son balai et le chevaucha. Puis, comm s'il avait été frappé par la foudre, il décolla à une vitesse incroyable et s'éleva dans les airs.

Plus haut.

Encore plus Haut.

Arrivé à environ deux fois la hauteur des tours où étaient placés les gradins, Jacen ralentit, décolla ses mains de l'Eclair de feu IV. Offert par ses parents.

*J'arrive...*

Il lacha complètement le balai et sembla flotter pendants quelques secondes dans les airs. Puis il chuta. Au loin, il lui semblait aperçevoir Alzaëlle. Pourquoi est-ce qu'elle l'avais suivi... Il lui adressa un court sourire chargé de tristesse, même si elle ne pouvais sûrement pas le voir.

Et il ferma les yeux.

Alzaëlle tomba à la renverse. Quel était l'imbécile qui l'avait bousculée?!

Jacen.

Le jeune garçon avait laissé tomber son sac et ce qui ressemblait à une lettre vola directement dans la main de la jeune fille.

Elle la déchiffra rapidement:

"Cher Jacen. Ce que j'ai à t'annoncer est très grave. Mais il faut que tu tiennes le coup. Tes parents faisaient partie de l'Ordre du phénix, qui lutte contre les partisans de tu-sais-qui. Il y a quelques heures, les Mangemorts ont réussi à localiser ta maison et à intervenir lors d'une réunion de tes parents avec 4 autres membres de l'Ordre. Il n'y a aucun survivant. Nous ne pouvons pas ressentir toute le douleur que tu vas subir en lisant cette lettre, mais il faut que tu tiennes le coup. Courage."
Clarisse Waller

P.S : Nous ne pourrons pas venir te chercher pour les obsèques avant une semaine, les Mangemorts rôdent toujours.

Les parents de Jacen étaient des traitres. C'est ce qu'aurait aussitôt pensé Alzaëlle si ses yeux sombres n'avaient pas suivi la silhouette du jeune Serpentard qui s'élevait dans les airs.

L'imbécile.

Qu'allait-il faire?!

Alzaëlle serra son Platinium puis s'éleva aussitôt dans les airs, alors que Jacen venait de lâcher son propre balai et commençait une course folle qui n'aurait pour seul résultat que la mort.

La sensation de vide, l'adrénaline qui monte, les muscles qui se contractent à leur paroxysme.

Il fallait qu'elle le rattrape.

La jeune Heardarken ne savait pas ce qu'elle faisait, ne réfléchissait qu'à une chose: la manière d'empêcher cet idiot de s'écraser par terre.

Elle se coucha plus encore sur son balai.

Heureusement que le Platinium était exceptionnellement puissant, sinon, tout aurait été perdu.

20 mètres avant l'impact.

Alzaëlle serra les dents.

15 mètres avant l'impact.

Ses cheveux lui fouettaient le visage, elle n'y voyait presque rien.

10 mètres avant l'impact.

Elle lâcha son balai et tendit les bras en avant.

5 mètres avant l'impact.

Sauvés.

Alzaëlle avait finalement rattrapé le bras de Jacen et, quelques instants, les deux Serpentard semblèrent planer dans les airs avant de s'écraser lourdement par terre.

La jeune Heardarken cracha un peu de sang, se passa une main sur sa tête douloureuse avant de se tourner vers son camarade avec une certaine appréhension.

Vivant. Il était vivant. Bien amoché, certes mais vivant.

Alzaëlle le gifla.

Jacen sentit soudain un choc violent. Il rouvrit les yeux. Quelqu'un l'avait rattrapé en plein vol. Il n'eu pas le temps de voir qui étais-ce qu'ils s'écrasèrent contre le sol. Jacen sentit quelque chose craquer. Son bras gauche ?...

Il sentit une claquement sur sa joue. Il se redressa légèrement, réussit enfin à ouvrir les yeux, se préparant à insulter copieusement la personne qui avait osé l'empêcher de rejoindre sa famille.

C'était Alzaëlle.

Les mots lui restèrent en travers de la gorge, et il avala un peu de sang qui coulait, depuis les tempes jusqu'au cou.

"P... Pou..."

Même ses machoires emblaient paralysées. Il parvient cepandant à dire un mot :

"Pourquoi ?"

C'est vrai, pourquoi ? Jusqu'à présent, Alzaëlle n'avais fait que mépriser tout le monde, lui y compris, même si celà n'avais rien à voir avec le mépris envers les autres maisons. Il remarqua alors que du sang coulait de la bouche de cette dernière.

*Et en plus, elle s'est amochée... quelle idiote... c'est pas... po... ssible.*

Les muscles de Jacen cessèrent soudain de le retenir, et il tomba en arrière, la tête sur la pelouse du terrain. Il n'y avais personne d'autre ici. Mis à part Alzaëlle, il était seul. Terriblement isolé. Peut-être que finalement, il allais réellement rejoindre ses parents...

Une douleur lancinante.

Son bras.

Pourquoi il ne mourrais pas ?

Il sentit le regard de la jeune serpentard posé sur lui.

*Fiche le camp... je dois... je dois...*

Il n'arrivais plus à finir cette phrase, même dans sa tête.
Mourrir.
Pourquoi une partie de lui-même le refusait ?

Alzaëlle aurait voulu le frapper, encore et encore.

Ses mains, son corps tout entier tremblait encore du stress intense qu'elle venait de subir.

La peur.

C'était un sentiment étrange, comme un cruel poison qu'il s'infiltre dans vos veines, dans votre sang.

Le sang.

Sa pureté était altérée par la peur. Cruel sort pour l'héritière des Heardarken. Son sang n'était plus aussi pur qu'avant à ce moment là. Dommage.

Alzaëlle porta une main à sa bouche.

Rouge.

Le goût de l'hémoglobine dans la bouche. Ca avait quelque chose de tragique, de fort, de beau. Comme un alcool encore inconnu jusque-là.

Jacen.

Il s'était écroulé.

La peur.

La panique.

Qu'allait-elle faire?!

Alzaëlle se redressa, une grimace de douleur se peignant sur ses traits, ses plaies se remettant à saigner plus fort.

Il fallait l'emmener dans le Château. Elle se leva et se pencha pour tenter de lui attraper le bras et le traîner là-bas, coûte que coûte.

Sa jambe droite l'abandonna.

Une crampe. ( :/ )

Elle n'allait pas avoir une crampe à ce moment là quand même?!

La jeune fille étouffa un cri de douleur puis finalement, elle porta ses mains sur la masse de chair endolorie et, après quelques secondes qui lui parurent être une éternité, enfin, elle pu se relever, les jambes tremblantes.

Jacen était toujours à terre. Son état était pitoyable mais il était encore vivant, c'était toujours ça.

Vivant.

Et il allait le rester.

Jacen souffrait.

Horriblement.

La douleur physique du choc, qui lui avait brisé plusieurs os, avec la douleur psychique, qui lui avait brisé le coeur... Il ne pouvais plus se relever.

Et Alzaëlle qui ne semblait plus pouvoir avancer.

*J'ai mal...*

Quelque chose lui sauta dessus.

Son chat. Ce dernier commença à laper les blessures de Jacen.

*Encore quelqu'un qui veut que je reste, j'ai l'impression... c'est... amusant...*

Puis, un bruissement, de l'autre côté. Il tourna difficilement sa tête qui semblait perser plus lourd que du béton, et vit ce qui était là.

Son Eclair de feu IV. Il était redescendu, tout doucement...

Jacen ferma à nouveau les yeux.

*Il faut donc que je reste...*

Lentement, avec toutes les maigres forces qui lui revenaient, Jacen se releva, centimètre par centimètre.

Il se retouva assis, en face d'Alzaëlle, dont les blessures saignaient encore.

"Tu... devrais... aller soigner ça."

"Imbécile."

Alzaëlle avait observé Jacen se relever, à la fois soulagée et profondément en colère.

L'insulte avait jailli, traduisant ce qu'elle ressentait à ce moment là, extériorisant la douleur physique et la douleur mentale qui la faisait souffrir.

Alzaëlle souffrir mentalement? Oui, ça se pouvait. (pas de sales blagues svp)

Le stress, la peur. Elle avait découvert ces deux nouveaux sentiments sous un autre jour. La jeune Heardarken n'avait jamais imaginé que l'on puisse avoir peur à ce point.

Mais peur de quoi?

De la mort? Peut-être.

Frapper.

L'envie de gifler Jacen était forte.

Comment avait-il pu être idiot à ce point?! Comment avait-il pu vouloir mourir comme un être sans ressources, comme un faible?!

Ses parents étaient morts. C'était triste, incontestablement. Alzaëlle ne parvenait pas à savoir comment elle réagirait elle, si un tel désastre devait se produire.

Elle tendit une main à Jacen et ordonna, les sourcils froncés, les yeux lançant des éclairs:

"Lève-toi."

Alzaëlle n'avais pas l'air dans son état normal.

C'était inquiétant. Très.

Elle lui ordonna de se lever. La douleur était lancinante, mais il ne lui semblais pas avoir de jamba cassée.

Oubliant ce mal qui le parcourais, il attrapa la main d'Alzaëlle et se leva, s'apprêtant à retomber aussitôt. Il n'en fut rien.

Il pouvais donc bouger... étonnant, après une telle chute...

Puis il croisa le regard d'Alzaëlle. Vif. Brûlant.

*Aie*

Puis, soudain, quelque chose traversa l'esprit de Jacen. Une idée forte, simple. Il devais se montrer digne des Waller. Honorer le nom de sa famille, et non tenter de l'éteindre comme il venais de le faire.

Pour la première fois depuis qu'Hana lui avais remis la lettre fatidique, Jacen souris. Puis il attrapa Alzaëlle et l'étreignit si fort que son bras gauche lui fit encore plus mal.

"Merci..."

Il venais de comprendre pourquoi la mort ne voulais pas encore de lui.

"Merci de m'avoir ouvert les yeux. Je ne pourrais jamais t'être assez reconnaissant."

Le sang coulait abandamment de son bras. Il s'en moquait totalement.

Alzaëlle resta quelques instants surprise face aux remerciements de Jacen.

Voilà qu'à présent, il la serrait dans ses bras. L'envie de le gifler encore et encore s'amenuisa pour finalement disparaître.

Un vague sourire s'esquissa sur son visage.

Elle venait de comprendre.
Pour une fois, personne ne pourrait contester ce qu'elle avait fait, la traiter de sale gamine gâtée. Car même si elle s'en moquait totalement; se savoir regardé comme quelqu'un que l'on considère comme une personne sans talent autre que le nom que ses ancêtres lui avaient légué l'ennuyait pronfondément.

Elle entoura Jacen de ses bras, comme pour lui apporter un soutien qu'elle se savait presque incapable de lui promulguer oralement.

Elle s'en rendait compte à présent. Elle était loin de pouvoir faire face à toutes les situations, loin encore de savoir consoler les autres, loin enfin d'être complètement "humaine".

Dommage.

Aux remerciements de son camarade, elle hocha la tête, sans pouvoir dire que c'était normal, que deux amis étaient censés être capables d'accomplir de tels actes l'un pour l'autre.

Pourtant, c'était ce qu'elle pensait.

"Ca va aller?"

Elle s'inquiétait aussi, un peu.
Leur chute avait été brutale, le sang qui s'écoulait des deux élèves trop important pour être pris à la légère.

Alors qu'il s'attendait à ce qu'Alzaëlle lui envoie une volée de claques, où pire, Jacen fut étonné de constater qu'il n'en fut rien. Elle le serra même à son tour. Il remarqua que son regard avait changé, il était... triste.

"Oui... enfin... il vaudrait mieux aller s'occuper des plaies les plus grosses."

Il grimaça.

"Ca fait un mal de chien quand même."

C'était stupide de dire ça, après une telle chute, on allais pas s'en sortir avec juste un petit bleu...

"On pourra être à l'infirmerie dans 10 minutes... Tu peux marcher ?"

Alzaëlle se redressa.

Être triste, ou en avoit l'air ne lui ressemblait résolument pas, et elle détestait cela, avoir l'air tellement faible, s'éloigner à ce point de la grandeur à laquelle elle aspirait.

Car elle n'oubliait pas ses ambitions et si pour cela, elle devait commettre des actes condamnables, elle ne s'encombrerait pas l'esprit de remords.

Les remords, c'était pour les faibles.

Elle, elle était résolument forte.

"Oui, je peux."

L'infirmerie lui paraissait loin, à des milliers de kilomètres. Pourtant, elle en était convaincue, ils y arriveraient.

Mais quelle serait la réaction de l'infirmière?

Inutile d'y penser pour l'instant, ils le sauraient bien assez tôt, s'ils survivaient encore une dizaine de minutes.

Jacen hocha la tête. Le chateau était loin, et atteindre l'infirmerie dans cet état se montrerais problématique.

"Bon... on y va..."

Alzaëlle n'avais pas l'air d'avoir trop souffert. Tant mieux, c'était de la faute de Jacen et non de la jeune fille, si elle était ainsi blessée.

Mais au bout de 20 mètres, Jacen se raidit soudain. Quelque chose n'allais pas. Il sentait quelque chose, dans son ventre... une blessure... qui coule...

Il voulu tousser légèrement, mais un flot de sang sombre sortit de sa bouche à la place.

Il resta quelques secondes ainsi, immobile, le sang dégoulinant... et il tomba.

Violamment.

*Non... pas maintenant...*

A présent au sol, Jacen ne bougeais plus du tout, les yeux exorbithés, fixes dans leurs orbites, regardant le ciel...

"JACEN!"

Au moment où Alzaëlle pensait qu'ils atteindraient l'infirmerie, que c'était bon, qu'il n'y avait plus à s'en faire, plus à avoir peur, il s'était écroulé.

Un flot de sang d'une noirceur affolante se répandit.

La peur.

La panique.

Qu'allait-elle faire?! Que pouvait-elle faire?!

Hurler?

Elle hurla.

Mais qui l'entendrait? Qui?!

La magie! Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt? Alzaëlle attrapa sa baguette et lança un éclair d'un vert pâle, maladif en direction du Château, juste devant les fenêtres de l'infirmerie.

Plusieurs secondes s'écoulèrent. Des secondes, des minutes, des heures, des siècles, qu'importait? Jacen était en train de mourir et elle ne pouvait rien faire.

Enfin, une silhouette se dégagea à l'horizon.

Alzaëlle se leva brusquement et allait s'élancer dans la direction de l'infirmière, car c'était bien elle quand soudainement, son souffle se coupa. Elle porta sa main à sa gorge, cherchant l'air qui lui manquait mais ne le trouva pas.

Elle s'effondra.

(C'est-y pas triste tout ça? :/ Bon, c'est l'infirmière qui arrive, personne d'autre pour l'instant chers amis ^^)

Mégumi avait vu quelque chose, par la large fenêtre de son "lieu de travail".

La jeune femme était aussitôt sortie du Château, personne ne se trouvant à l'infirmerie à ce moment là...

*Les élèves sont bien ennuyeux décidément... Pas un seul doigt coupé depuis le début de la semaine...*

C'est à ce moment-là qu'elle vit une jeune fille qui semblait vouloir se diriger dans sa direction lorsqu'elle s'effondra et un peu plus loin, un autre élève, qui semblait être dans un état pitoyable.

Elle se mit à courir dans leur direction, saisissant sa baguette magique.

Lorsqu'elle arriva près d'eux, ses yeux s'agrandirent d'étonnement, puis d'effroi.

Elle s'attendait à un petit duel, à un nez cassé, à... Mais là, ils allaient mourir!

Il fallait déjà arrêter les hémorragies.

La jeune femme agita rapidement sa baguette magique, ce qui eut pour effet de stopper la perte de sang.

Maintenant, il fallait transporter les deux Serpentard à l'infirmerie, elle ne pouvait pas espérer les soigner ici.

D'un coup sec de baguette magique, et d'une voix qui ne tremblait pas le moins du monde, elle lança le sortilège de lévitation puis se dirigea vers l'infirmerie, les élèves la précédant, lévitant quelques dizaines de centimètres au-dessus du sol...